L’état de l’union fédéral est une photographie de la fédération, de ses fonctionnements, de ses structures politiques et fonctionnelles, et de sa composition. Il est aussi le reflet du contexte économique et social des effectifs salariés de notre champ fédéral.
Réalisées tous les quatre ans, les analyses nous conduisent à débattre sur nos forces et nos faiblesses et facilitent aussi la construction de pistes d’actions pour la mandature à venir. En plus du suivi de la progression du nombre d’adhérents et de cotisations, l’état de l’union permet d’avoir une vision détaillée sur la répartition, la sociologie et la mixité des adhérents pour la fédération dans son ensemble.
L’étude 2006-2010 nous renseigne précisément et avec beaucoup d’acuité sur les effets dévas-tateurs de la crise financière sur les emplois industriels de notre champ fédéral puisque ceux-ci ont diminué de 931 000 à 869 000, soit une perte de près de 7% de salariés en quatre années. La multiplicité des plans sociaux, des fermetures de sites, des réorganisations sur les territoires ont de fait rapproché nos militants des salariés confrontés à ces changements.
Cette enquête nous révèle que chaque syndicat a une bonne connaissance de son territoire et maîtrise bien son champ d’intervention. Elle démontre une meilleure prise en charge des pratiques de proximité auprès des salariés, par de multiples actions : beaucoup plus de visites dans les sections, distributions de tracts, enquêtes auprès de salariés, rencontres des collectifs pour préparer les négociations collectives.
Cependant, la clarification des attentes de nos responsables, le renforcement du savoir-faire et des compétences des secteurs locaux de coopération ou encore des comités territoriaux de branches par exemple, sont essentiels pour l’amélioration du fonctionnement de nos structures. Les enseignements de cet état de l’union, comme le précédent, confirment les difficultés rencontrées, tant dans les syndicats que dans les branches dans ce domaine.
Cela nécessite une prise de responsabilité démultipliée, individuelle et collective, dans un cadre revendicatif cohérent. Confrontés aux contraintes du dimensionnement du droit syndical, à la diminution des ressources, aux difficultés de détachement et de prise en charge de frais, etc., nous observons une mutation lente du syndicalisme, notamment dans ses moyens d’action. Cela nous conduira inéluctablement, à adapter nos modes de fonctionnement et d’action pour renforcer notre capacité de réactivité et d’efficacité au quotidien. Ce sera un des enjeux des débats de notre prochain congrès fédéral.